Jour 61 - 25/06/19 - 20mi/32km - Total: 855mi/1376km

*2 secondes je me cale dans mon sac de couchage, histoire d'écrire au chaud*

Alors levé 3h15, départ 4h. La nuit a été fraiche mais largement supportable et réparatrice. Comme je le disais hier, il reste 3,5 miles de montée pour arriver au col. Le premier mile est assez laborieux. On cherche les traces dans les sous bois, l'un de nous n'a plus de pile dans sa frontale, il y a quelques ponts de neige à passer de nuit, bref on perd pas mal de temps. Une fois sortis des arbres c'est mieux, on trouve de bonnes traces à suivre. Ce col n'est pas réputé pour être difficile techniquement, je dis donc aux autres que l'on se retrouve directement au sommet. Je pars devant à un bon rythme. La montée est vraiment jolie avec un enchainement de petites montées droit dans les pentes enneigées. Les traces sont faciles à suivre et très vite je n'ai plus besoin de la frontale. Le seul pépin que je vais avoir est lors de la traversée d'un pierrier, l'une des attaches avant de mon crampon gauche va céder. Tant pis je continue qu'avec un seul. J'ai du fil de fer dans ma besace pour réparer ça. On verra ce soir au bivouac. Le col est enfin en vue après un peu moins de 2h d'efforts. Une jolie hutte tout en pierre y trône fièrement. Un hommage à John Muir, un avant-gardiste de la préservation des espaces naturels. Je grignote et prends quelques photos de la vue en attendent le reste de la troupe. Après une petite pause ensemble on ne tarde pas à repartir pour profiter de la neige dure. Il reste environ 6 miles avant de passer sous les 10 000 pieds, limite actuelle de la neige. On progresse efficacement en suivant un torrent. Il faudra d'ailleurs traverser son eau glaciale un peu plus loin. On contourne plusieurs lacs gelés. C'est vraiment beau, j'en prends plein la tête et m'arrête toutes les 5 minutes pour prendre des photos. S'ensuit une descente brutale tout en lacets ce qui nous permet de laisser très rapidement la neige derrière nous. L'eau est à nouveau au rendez-vous avec de multiples ruisseaux à traverser, cascades à photographier et sentier inondé. Petite pause après plusieurs heures de descente. On fait le point. Il reste 4 miles avant de devoir franchir Évolution Creek, l'une des rivières réputées les plus difficiles à traverser du PCT. On décide de faire notre pause midi après cet obstacle. Durant ces quelques miles nous longerons d'ailleurs cette rivière tantôt super puissante, tantôt se transformant quasiment en lac. En tout cas, sa couleur bleu-vert donne vraiment envie de se jeter dedans. On arrive à la bifurcation permettant de la traverser de façon plus sage que là où la traverse le sentier officiellement. Étant donné le niveau d'eau cette année on va faire au plus simple. Allez hop, tenue slibard de combat et c'est parti. La première partie est une espèce de marais à traverser. De la boue jusqu'à mi mollet par moment, puis arrive le lit principal à franchir. L'eau est fraiche, le courant raisonnable. J'en aurai jusqu'au hanche. On m'en a fait tout un plat de cette traversée mais ce n'est vraiment pas la plus compliquée que j'ai traversée! Pause midi au soleil histoire de faire sécher un peu les chaussures et autres affaires. Je remarque que les mouches aiment particulièrement mes chaussettes. Sans doute dû à leur douce odeur printanière... On a déjà fait 15miles. On se dit que l'on peut en tirer encore 5 pour descendre un peu plus. Après une petite sieste je les ferai d'une traite. Une bonne descente en lacet, des ponts pour traverser les grosses rivières et hop un petit campsite en contrebas dans les bois. Ce soir petit feu pour éloigner les moustiques. Ça va être cool...