samedi 22 juin 2019

Jour 58 - 22/06/19 - 13mi - Total: 814mi

Départ 4h30, il reste un bon petit bout de montée pour passer le Pinchot Pass! La première partie est agréable, sur un sentier avec quelques petits névés à traverser. Plusieurs fois il faut passer sur des ponts de neige au dessus de torrents. Mieux vaut avoir le pied léger (mais pas envie de ressembler à un foutu elfe non plus hein!).
On arrive ensuite sur un grand plateau, c'est grandiose. En revanche ce genre de surface plane remplie de neige est souvent faite de ce que l'on appelle ici du "sun cup". Concrètement, avec la fonte, ça crée des trous dans la neige qui peuvent atteindre 30, 40cm, donc autant dire que c'est un peu la punition dès qu'il faut s'aventurer là dedans. Quand c'est gelé c'est parfait pour se faire une cheville et quand la neige est molle ça ne fait que s'écrouler. Nan, c'est pas une partie de plaisir, surtout avec un sac de 20kg, heureusement que la vue est là. Ça continue de monter ensuite jusqu'à tourner sur la gauche. Enfin le col est en vue. On peut voir le long chemin de marches dans la neige sinuer jusqu'au sommet. J'annonce au reste de l'équipe que je pars devant. J'ai comme un besoin d'être dans ma bulle pour l'ascension finale. Je dégaine piolet et écouteurs. La lecture aléatoire me met "Ohne dich" de Rammstein. Ça met dans l'ambiance!
Je m'engage donc seul; plus j'avance, plus le dévers est important mais les traces sont profondes ce qui me permet d'évoluer rapidement. Il y aura juste quelques endroits qui demanderont un peu d'adresse en bordure de pierriers. La vue en haut et géniale. Cette grimpette a vraiment été que du plaisir. J'attendrai le reste de la troupe en haut avec un bon snack.
La descente sera très longue avec beaucoup de neige devenue très molle. C'est très laborieux, épuisant physiquement et mentalement de faire un peu plus d'un mile par heure. D'autant qu'il y a pas mal de rivières déchaînées à traverser. Heureusement de nombreux troncs échoués en travers du courant ou bien des ponts de neige encore solides nous sauvent la mise en nous servant de pont plus ou moins précaire. Il ne faudra que je me trempe jusqu'au nombril qu'une seule fois. Depuis le début de la Sierra nous croisons tous les jours 2 autres groupes. L'un d'eux (celui qui n'a pas osé traverser la rivière hier) nous rattrape. L'un des hikers nous racontera que la fille de leur groupe est tombée ce matin lors de la traversée de la rivière que nous avons fait la veille. Deux des gars se sont jetés pour la récupérer. Elle l'a échappé belle, en revanche maintenant elle est en gros stress lorsqu'il s'agit de traverser un cours d'eau... Et à ce niveau là le plus dur reste à venir vu la vitesse de la fonte! Nous attaquons ensuite la montée vers Mather Pass pour nous en rapprocher un maximum. C'est terriblement épuisant dans cette soupe de neige. Nous nous arrêterons à environ 3 miles du col. Pas une seule place sans neige pour mettre la tente. Tant pis va falloir bivouaquer sur cette soupe. Un joli plateau avec une jolie vue fera l'affaire. A grand coup de piolet je casse les snow cup et me terrasse tout ça pour accueillir ma tente. Parfait, mais il est déjà tard et les affaires n'auront pas le temps de sécher, et mon petit doigt me dit que ça va cailler cette nuit...







































6 commentaires:

  1. On peut dire que tu manques pas d'eau mon Jojo ! Je me suis mis Ohne Dich en musique de fond pour être raccord ;)

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  2. Putain t'es vraiment tombé sur la bonne année ...

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  3. Putain le débit ne rigole pas ! Le décor est encore une fois différent mais à couper le souffle ! J'espère que tu t'es pas trop caillé les miches dans cette soupe ! Sinon on risque de t'appeler Black Balls sûr la fin...

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  4. Le gars il fait le PCT EN TONGUE!!!!!

    Flocaca

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  5. Un an après tu es dans ton petit four de camion à Marseille sous le soleil à 30 degrés... ça change ^^
    Je t'aime quand il fait froid et quand il fait chaud !

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