Jour 72 - 06/07/19 - 20mi/32km - Total: 982mi/1571km

Levé autour de 5h30, je me prépare tranquillement et là un chevreuil qui sort de nulle part débarque à 10m de moi. Je me pose un peu pour l'observer puis fini de ranger mon bardas. Je décolle vers 6h15. Un premier mile tout plat pour se mettre en jambe puis montée de 4 miles. Il y a un torrent que le sentier longe. Il faut le traverser une première fois, tout va bien. Puis une seconde fois... Il y a un gros tronc puis un rocher puis un petit tronc pour terminer la traversée, allez je suis joueur, je garde mes chaussures de randos et mes habits. Tout va bien jusqu'au rocher; il reste 2 mètres sur le petit tronc qui est trempé et donc très glissant. Je m'engage... Mais mal, je tente de revenir en arrière, et là vous devinez la suite, je glisse et me retrouve dans l'eau glacée jusqu'à la taille... Sympa la baignade de 7h du mat'. Je continue mon ascension avec 2 flaques d'eau dans les chaussures (déjà qu'elles sont lourdes de base !). Le dernier mile est dans la neige et il n'y a plus vraiment de traces. Le col Benson Pass est en vue du coup je tire tout droit et atteint mon but. Première descente de la journée plutôt longue. Je cherche des anciens passages pour ne pas checker le GPS toutes les 5 minutes. Je rattrape finalement un groupe avec qui l'on se croisera toute la journée. Enfin en bas, on peut attaquer le second col, de la journée, le Seavey Pass. Montée en plein soleil, il fait chaud et là, à moins d'un mile du haut, un petit lac. Direct je me jette à l'eau, séchage sur une dalle de pierre en prenant le repas de midi je recroise le groupe du matin et on se marrera bien. C'est reparti après quelques galettes de maïs, du thon, de l'avocat et du saucisson au poivre! La descente sera épique, pentue et quasiment toute enneigée. Le sentier suis un moment le torrent, sauf que là il reste un gros névé (je vous mets une petite photo), vaut mieux pas tomber... Sauf que Mummy, expert dans le domaine, va glisser. Heureusement un arbre va stopper sa chute avant de tomber dans l'eau déchaînée! Après cet incident tout se passe bien. Il nous faudra traverser quelques rivières plus ou moins profondes mais après une dernière montée, puis descente, la pire sera à faire. Le lit se divise en 2 sections. Sur la première il y a un tronc d'arbre en travers mais il y a tellement d'eau que ça dépasse par dessus. Un pas après l'autre, faut être sûr de ses appuis et ne pas glisser. Ça passe. Arrive le second bras à traverser, et là, pas de tronc, va falloir se mouiller et pas qu'un peu à la vue du fond. Je suis avec le groupe que j'ai croisé toute la journée. Je m'engage le sac sur la tête. L'eau me monte jusque sous les pecs, le poids du sac me permet d'avoir encore les pieds qui touchent le sol et contrer le courant. Ça passe, vraiment épique cette traversée, de l'aventure comme on aime! Je me rhabille en vitesse avant d'être dévoré par les moustiques et quelques centaines de mètres plus loin je planterai ma tente après 20 bons miles. Ah ouais et histoire de boucler la boucle, un autre chevreuil est venu durant mon repas du soir, encore plus près que ce matin... Si ça continue comme ça je vais finir par en en trouver un dans ma tente un matin!