jeudi 30 mai 2019

Jour 35 - 30/05/19 - 12mi/19km - Total: 583mi/933km

La pire journée... Levé 1h30 par un mal de ventre et une envie de vomir. J'ouvre vite ma tente, m'éloigne autant que possible et me retrouve en position de prière en train de me vider de toutes mes tripes. Je reste un peu au frais et malgré mon mal être je me souviens m'être dis que les étoiles et la Voie Lactée étaient magnifiques. Je retourne me coucher, je suis assoiffé. Je bois. Sans doute trop. Je dois retourner vomir. Ça sera ça toute la nuit (c'est marrant on dirait que j'écris en télégramme... Oui je tente de dédramatiser la situation). Ne pouvant me reposer je range mes affaires et décolle vers 6h30... Avec seulement 50cL d'eau (mes réserves ayant été régurgitées avec la salade grecque près d'un cactus). La prochaine source est à 12miles (19km). J'analyse la situation. Redescendre ou continuer. Je tente de finir les quelques miles de montée et voir. C'est avec des spasmes de frissons et des jambes en guimauves que je continue l'ascension de la veille. Il fait frais pour l'instant. C'est dur mais j'arrive en haut. J'arrive en haut et me fais un bref calcul. Je me dis que les 10 miles restant ça peut passer. Va falloir se faire de toute petite gorgée d'eau. Il me reste une descente puis une autre montée avant une dernière descente. Je n'avance pas, je suis vraiment dans le mal, regarde l'heure toutes les 5 minutes, pense à de l'eau constamment. D'autant que le soleil s'est levé, et autant dire que jusque-là le temps n'était pas synonyme de chaleur, et bien le jour où je suis dans le mal avec quasi pas d'eau, ça crame dur! Je crains l'insolation en plus de ce que j'ai (intoxication alimentaire? Gastro?). J'arrive en bas de la première descente, exténué, les jambes en mousse. Je m'allonge sous un gros pin. Je sais qu'il faut que je m'alimente, mais rien que de penser à de la bouffe me donne des hauts l'cœur. Je dormirai (mal) pendant 2h. Je n'ai fait que la moitié de la distance avant la source et une montée en plein soleil m'attend... J'ai beau me rationner, il ne me reste que deux/trois gorgées. Je me les réserve pour le sommet. Bon ça sera un calvaire sans nom, même pas la force de faire de photos. Les derniers miles à sec en plein soleil seront interminables. Je me souviens avoir pensé que la pire torture que l'on pourrait me faire à ce moment là serait de m'obliger à manger un paquet de Tuc. C'est donc après 9h d'errance, plus que de randonnée, que je trouve enfin la source. Plus loin je vois allongé en boule Mummy... Il m'explique qu'il a vécu le même calvaire que moi. On essaye d'en rigoler mais on est trop dans le mal. Je tente de manger une, puis deux barres. Ça ne passe pas bien mais je me force à les garder. Je jette mon matelas au sol, prends un doliprane et me couche. Il est 15h30.



10 commentaires:

  1. Non mais l'aventure (façon de parler) ! Je suis resté scotché à ton article jusqu'au bout. je file voire le suivant, trop de suspense pour savoir si tu nous feras une Agathe du 31 le lendemain !

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  2. Merde la galère ! Les bactéries 'ricaines elles doivent avoir des couilles ! Courage !!

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  3. Ouah dur ! Est-ce que du coup t'es passé de Black Ass à Vomito ? Je peux te donner un conseil qu'un vieux sage m'a un jour donné alors que je venais de baptiser le gazon de son futur ex jardin : "Mais mange de la mie !" Allez courage mecton !

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  4. L'anonyme et sa progéniture5 juin 2019 à 07:57

    C'est ça quand on n'a pas l'habitude de manger des légumes :P
    Contente que le SMECTA que je t'ai donné t'ai servi! Bisous tonton jojo

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  5. Le mec il est à moitié mort et il arrive quand même à te trotter 20 bornes à vide sans une goutte d'eau en plein cagnard ! T'es un guerrier mon gars

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  6. Putain t'as été joueur là quand même ...

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  7. Si un jour je veux te faire souffrir je t'offre un paquet de Tuc et ne te donne pas à boire après! Je note :p
    Je t'aime!

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