vendredi 10 mai 2019

Jour 13 - 08/05/19 - 21mi/34km - Total: 226mi/362km


Levé comme d'habitude un peu avant le levé du soleil. Autant hier je me suis endormi dans le vent, autant là, la toile de tente ne bouge pas d'un brin. J'ai eu beau être en caleçon, le sac de couchage à moitié fermé, j'ai eu chaud. Je me dis que mon corps ne doit pas tout comprendre en ce moment. Bref je me prépare et commence une légère descente sur le bord d'une route de service. Et vient la traversée d'un grand plateau désertique. Au réveil pas une brise, mais là, sur le plateau je tiens à peine debout. Les rafales de sable fouettent mes mollets, qui je ne sais plus s'ils sont bronzés ou crasseux. Un peu des deux je pense. J'arrive à un pont qui passe sous l'autoroute et la voie ferrée. Là sont réfugiés quelques randonneurs et un mec complètement fracassé. Visiblement il fait un peu chier tout le monde. J'aime bien les extravertis mais là il est tôt et le vent m'a un peu fatigué mentalement. Bien sûr il a fallu qu'il vienne me voir, je l'ai remercié avec un " I don't want to speak with you" avec mon accent le plus mauvais qu'il soit. Il a compris. Je repars donc pour une série de grosses montées. On va reprendre un peu d'altitude. Je vais être clair, on longe un champ d'éoliennes et c'est moche. De plus, j'ai une douleur sur le devant de la cheville gauche qui ne passe pas. Ça y est ça me gonfle, y a rien qui va. Je prends un peu plus mon temps, me mets du bon son dans les oreilles et relativise. Je passe ensuite la crête et là c'est beaucoup plus sauvage, plus à mon goût, mais toujours cette douleur... Midi arrive, je me pose à coté d'un torrent. Je vais encore e
n décevoir certain visiblement, mais je prends une "douche à l'eau clair". C'est frais mais ça requinque. Je mange et lézarde un peu au soleil. Puis c'est reparti. Étonnamment, plus de douleur. Tant mieux. S'en suit une montée en plein cagnard, sans vent. Je souffre, mais je sais que c'est la dernière difficulté de la journée. Je prends une petite pause et m'assois près d'un rocher. Tsssssstsssss. Un serpent à sonnettes est à moins de 2m de moi. Je sursaute (ça reste entre nous mais j'ai lâché un petit cri de fillette au passage) et lui réponds par une série de jurons pas piqués des vers. Ok je prendrai ma pause plus tard... Le Sentier nous fait ensuite suivre un super chemin de crête, avant une redescente vers un nouveau torrent où je passerai la nuit... Je vous écris actuellement les pieds dans l'eau, le moral est revenu, la vie est belle ici dans le désert de la Californie...

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I woke up as usual a bit before sunrise. Yesterday’s night was all about wind, but now the tent doesn’t move an inch. Even though I was in my underwear, my sleeping bag half-opened, I was hot. I thought about how my body surely wasn’t understanding what was going on. I packed up ans went on slightly downhill along a service road. And then comes the part through the large desert plateau. I didn’t have any wind when I woke up, but now it’s blowing so hard that it was difficult standing. Burst of sand were beating my calves, you couldn’t tell if I got a tan or if I was just plain dirty. I bit of each I guess. I got to a tunnel beneath the highway and the railway. There were taking shelter some hikers and a guy that was totally baked. I appeared that he has been annoying almost everyone. I like extrovert people but this was pretty early and the wind had tired my mind a bit already. Of course he came towards me, and I thanked him with « I don’t want to speak with you » with the worst french accent I could have. He got the message. I then moved out for a succession of steep upward sections. Taking a bit of altitude. I’ll be straightforward : I’m walking along a field of wind turbines and it’s ugly. In addition, I had some pain in the front of my left ankle that won’t go away. That’s it, I’m on my nerves, nothing’s right. I slowed down a bit, put some good music on, and put things into perspective. I passed over a crest and the landscape’s more wild, better to my taste, but I still had tha pain … Noon arrives, I settle next to a torrent. I will obviously disappoint some of you, but I took a simple clear water shower – with no soap. It’s refreshing and revigorating. I ate and then laze around in the sun for a moment. And I’m on the road again. Surprisingly, the pain was gone. Good thing. I then walked uphill under the scorching sun with no wind. It’s tough, but I know it’s the last hard part of the day. I took a small break and sit down next to a boulder. Tssss Tsss … A rattlesnake is less than 2m away from me. I jumed out (and must confess, between you and me, that I yelled like a little girl) and answer him by a stream of colorful swear words. Ok, I’ll take my break later… The path then wonderfully went along the crests, before going down to another stream where I’ll be spending the night … I’m writing you with my feet in the water, my good spirits are back, life is good here in the California desert





























9 commentaires:

  1. Ah oui le retour à la "civilisation" c'est pas le plus joli. Tiens le choc mec tu gères grave pour le moment (comme d'habitude en fait !). Le cri pour le serpent c'est pas bien grave. Je pense que si ça avait été un ours ça aurait été encore plus aigu ^^ Allez ! Courage ! T'es le meilleur !

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  2. Courage pour ta cheville !
    Bravo pour tout ce que tu as accompli jusqu'ici et tout ce que tu vas faire !!!

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  3. Tu nous fais trop rire Jojo ! Et rêver aussi !!
    Allez pense à tous ceux qui te suivent quand le moral chute un peu.
    On t embrasse (pas de trop prêt vu la couleur de l'eau du bain 😁)
    Caro

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  4. Il l'avait pas volé ce ***** de panneau ! Faut tous les buter d'ailleurs les panneaux, avec leurs signes et leurs indications ils doivent mijoter un truc !

    Good Luck Cowboy, cool que la douleur soit partie !

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  5. A chaque fois que tu parles de douleur dans ma tête je fais "dis m'en plus" pour que je trouve le diagnostic et un traitement adapté sauf que ça fait des jours déjà haha et puis des millions de milliards de kilomètres aussi donc bon je me sens bien inutile :p

    Sinon un jour les pas dans la neige, et un jour les pas dans le sable, le corps tiens le coup niveau conditions hasardeuses ??

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  6. « I don’t want to speak with you » c’est un peu le « we don’t like you » du Metaldays 😆 c’est bien comme ça qu’on t’aime Joris !!!

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  7. Oh, un très très long train !

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  8. Un an après: tu as été un nain berserker avec +5 de force près de tes grottes pour défoncer du squelette à bout de bras ! À chaque combat tu gagnes en force (ou en noisette!) Dans un sens ça rejoint un peu le côté PCT... tu tiens bon et tu continues coûte que coûte avec le soutien de tes amis :)
    Je t'aime !!

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