mardi 17 septembre 2019

Jour 145 - 17/09/19 - 23mi/37km - Total: 2497mi/3995km

Levé 7h, le ciel est un peu couvert mais ça va, ça me permet de ranger mes affaires au sec. J'attaque une bonne montée pour atteindre le Grizzly Peak. Il n'aura pas fallu longtemps avant que je me retrouve à nouveau dans les nuages et la pluie. C'est simple, de ce moment là à actuellement, sous ma tente, il aura plu sans discontinuité. Encore une fois l'appareil restera au fond du sac et la vue sera bien bouchée, souvent je ne verrai pas à 20m devant. Ça n'empêche qu'il y a eu deux belles choses aujourd'hui. La première est la petite marque au sol qui m'indique que j'ai tout simplement parcouru 4000 kilomètres. Alors je ne m'attendais pas à la voir si tôt, mais effectivement pour le blog je multiplie les miles par 1,6 pour avoir les kilomètres, mais en réalité il faudrait multiplier par un peu plus, voilà pourquoi sur le blog je ne suis pas encore à 4000. Bref, peu importe, autant la marque des 3000km ne m'a fait ni chaud, ni froid, autant là je me suis dit "Ça en impose mec". C'est pas la distance Terre-Lune, mais à ce moment précis, pour moi, c'est un peu ça et le pire c'est que d'une certaine manière j'ai l'impression d'avoir juste fait une rando de quelques semaines...dingue. Ça me remotivera un peu pour la fin de cette journée, disons humide. La seconde n'est pas des moindres c'est ma rencontre avec, accrochez-vous... un loup. Un vrai, pas un chien errant. Je vous remets le contexte, je suis dans mes pensées la tête un peu courbée pour éviter de me prendre toute la pluie en pleine poire. La brume est partout et il n'y a pas un seul chant d'oiseaux. J'arrive sur un passage avec un peu moins d'arbres, le vent face à moi. Je sens quelque chose dans mon champ de vision devant moi. Je lève la tête. À, je sais pas vraiment, 30m, sortit de nulle part, un loup solitaire qui trottine perpendiculaire au chemin. Je me stoppe brutalement, le cœur battant à 200% d'excitation. Juste avant de traverser le sentier il s'arrête et tourne la tête vers moi.
Cette fameuse grosse tête triangulaire typique du loup. Ça dure même pas 5 secondes mais son regard te transperce et t'as l'impression que ça dure une éternité. Il reprend sa route et disparaît rapidement dans la brume. De mon côté je reste les bras ballants sous la pluie me demandant ce qui vient de se passer. Même si j'avais eu l'appareil photo à portée je ne l'aurai pas pris, il y a des moments comme ça où tu veux savourer ce que tu vois et de manière, sans doute un peu égoïste, t'as envie que ça reste pour toi. Je noterai quand même les coordonnées GPS et l'heure pour transmettre ça au prochain ranger que je croiserai, si j'en croise un.
Ce PCT arrive encore à me surprendre à 156 miles de la fin. Je me couche donc heureux, trempé une nouvelle fois mais heureux, ouais...




7 commentaires:

  1. Rha c'est magique ! T'as toujours eu le chic pour attirer les canidés en même temps. Et la sans doute qu'il a du reconnaître en toi une vieille odeur de meute 😉

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  2. T'as pas tenté un "petit petit petit !" pour l'attirer ?

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  3. Wahou putain Joris quelle magnifique rencontre ! J’en ai des frissons. Tu trouves dans de richesse sur ce PCT !

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  4. Rencontre inoubliable et des frissons en te lisant.

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  5. Ça me fait encore de l'effet un an après !!!!
    Je t'aime !!!!!!!

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  6. Puis dans l'ambiance brume ohlalaaaaa !!!!! Trop bien !

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